John Manson est un homme grand et mince qui s’habille toujours dans de vieux vêtements démodés. Ses petits yeux marrons et ses longs cheveux attachés lui donnent un air amusant. Mais ce jour-là, il n’avait pas envie de rire...

Mercredi 10 février 2010, 16 rue de la solidarité, le matin, 10h30

 Inquiet de ne pas avoir croisé sa voisine depuis trois jours, John a décidé de monter au troisième étage pour en savoir plus. Arrivé sur le palier, il a hésité un moment, puis il a frappé à la porte. Personne n’a répondu. Alors, il a frappé plus fort et là, la porte s’est ouverte toute seule. John s’est avancé avec prudence. Il a traversé la cuisine puis le salon. Tout était parfaitement rangé. Un silence inquiétant régnait sur tout l’appartement quand soudain, il a entendu un bruit qui venait de la chambre. Il s’est précipité vers la chambre et s’est arrêté brutalement : la chambre était en désordre et la fenêtre était grande ouverte.

 John a couru à la fenêtre et a aperçu au coin de la rue quelqu’un qui paraissait s’enfuir avec un vase bleu sous le bras. Il lui a semblé que c’était la personne qu’il avait croisé quelques minutes auparavant en montant l’escalier. Un garçon aux yeux foncés et au regard mystérieux tout habillé de noir. A ce moment-là, John a eu une sueur froide et il est parti en prenant ses jambes à son cou. Manifestement, la peur l’avait envahi. Peu de temps après, il était dans mon bureau à me raconter toute l’histoire.

 Je m’appelle Cena. Steve Cena. Je suis un détective privé. Le meilleur de tout le quartier d’Amérique. Et en plus le moins cher. J’étais déjà sur une affaire, mais quand j’ai vu entrer John ce matin-là, j’ai compris qu’il y avait urgence. Alors, je décidais d’aller faire un tour dans le quartier.

 Les tas de feuilles mortes sur le trottoir me rappelaient que l’été était bel et bien fini. Je me suis arrêté au 16 de la rue de la Solidarité devant une grande porte en bois fissurée. En l’ouvrant, je découvrais une cage d’escalier sombre, et sale qui ne donnait pas envie d’aller plus loin. Et pourtant, c’est ce que j’ai fait. J’ai monté les trois étages et je suis arrivé devant l’appartement de Kelly Trech, une jolie serveuse aux grands yeux verts, d’après John ! Il la croisait tous les matins quand elle se rendait au restaurant du coin pour travailler. Elle ne gagnait pas beaucoup d’argent mais avait toujours le sourire et faisait son travail avec plaisir. Il en savait beaucoup sur elle ce John ! J’ai voulu rentrer mais quelque chose m’attira l’oeil : un morceau de papier déchiré coincé sous le paillasson. On pouvait y lire "Debbie" et un numéro de téléphone. Mais qui pouvait bien être cette Debbie ? Il était temps que je prenne contact avec James, mon informateur... mais d’abord, je devais jeter un oeil dans cet appartement. Avec un peu de chance, je trouverais peut-être d’autres indices...