C’était Mathieu.

« - Qui sont ces filles ? »demanda-t-il.

« - Je te présente moi à 6 ans et moi à 18 ans. »

« - C’est incroyable ! Comment sont-elles arrivées là ? »

« - Nous sommes prisonnières du cauchemar de ta petite amie ! Et toi, tu viens juste d’y entrer » dirent les deux filles en même temps.

« - Si je suis entré, où est la sortie ? » interrogea Mathieu.

Pendant ce temps la petite fille de six ans jouait avec les boutons de la montre. Tout à coup, sur le mur des toilettes, apparut un cercle lumineux ; dans le cercle, les quatre enfants virent Monsieur Boulanger en train d’expliquer une division à Emma.

Ils aperçurent alors quelque chose briller au poignet du professeur.

« - On dirait la même montre que celle que tu as trouvée, Océane. C’est la même que celle que portent la petite et la grande Océane » s’exclama Mathieu.

« - Nous devons la récupérer, elle doit pouvoir nous aider ! » lui ai-je répondu, « Retournons en classe ».

 

« - Ah vous voilà ! Où étiez-vous passés pendant tout ce temps ! Vous êtes très en retard dans le travail de ce matin à présent ! Vous resterez pendant la récréation ! » cria monsieur Boulanger.

La cloche sonna sur ces mots et nous observâmes le professeur détacher la montre de son poignet, ouvrir le tiroir de son bureau, y glisser la montre, refermer à clé et mettre la clé dans sa poche.

 

Je demandais à Mathieu de guetter à la porte le retour du professeur pendant que j’allais au bureau tenter d’ouvrir le tiroir. Sans succès ! J’eus alors l’idée de prendre ma pince à cheveux et de trifouiller la serrure. Au bout d’un temps interminable, je finis par réussir et récupérai la montre. Je rappuyai sur le même bouton et les murs se mirent de nouveau à tourner autour de moi. Quand je rouvris les yeux, les deux Océane étaient là devant moi, dans la classe.

« - Océane ! Nous voulons quitter ton cauchemar ! Ce jeu ne nous amuse plus du tout ! » me dirent-elles tout de suite.

Mathieu intervint : « - Occupons-nous de ces montres ! Elles sont sûrement très importantes ! Il faut comprendre comment elles nous promènent dans le temps. »

 

Nous nous mîmes alors à regarder ces fameuses montres avec beaucoup d’attention, les retournant en tous sens. Je remarquai un petit bouton doré présent sur la montre de Monsieur Boulanger mais pas sur celles des filles. J’appuyai. À présent c’était tout le collège qui avait l’air de tourbillonner et je m’agrippai des deux mains au bureau. Quand ça s’arrêta enfin, quelle ne fut pas ma surprise de me retrouver assise à ma table, à côté de Mathieu qui me souriait. J’entendais monsieur Boulanger faire sa leçon sur les opérations posées et quand je regardais ma montre je vis qu’il était 9h10. Tremblante et angoissée, je levais la main pour demander la permission de sortir. Permission accordée.

 

Mon cœur battait à tout rompre quand j’ai ouvert la porte de la classe pour aller dans le couloir. Mais tout était bien rentré dans l’ordre, je retrouvais nos vitres neuves, les stores levés, j’entendais le bruit des autres classes en traversant les couloirs, la salle d’anglais et les toilettes étaient revenues à leur place.

Mon cauchemar était enfin terminé !