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chapitre 4 : l’arbre

Mathis et Ninon se réveillèrent dans une petite chambre toute ronde. Il n’y avait pas de porte et ils entendaient des bruits et des cris comme dans une foire. Ils sortirent de la petite maison, d’abord Mathis, plus courageux, puis sa sœur, un peu inquiète. Ils se retrouvèrent sur une terrasse au-dessus d’une ville immense.

Voici ce qu’ils découvrirent : une grotte gigantesque, couverte d’or qui renvoyait de la lumière brillante, des arbustes fleuris, avec de petites maisons rondes accrochées un peu partout, et des rues remplies de milliers de lutins et de lutines tous habillés de vert. Ils s’agitaient, parlaient forts, tous tournés vers le même endroit. Où allaient-ils ? Au milieu d’une grande place, Mathis reconnu son télescope, posé sur son trépied face à un vieil arbre, sûrement un chêne, tout dégarni, presque mort. 

Curieusement parmi tous ces lutins très excités, il n’y avait pas d’enfants lutins, que des Leprechaums adultes, plus ou moins vieux, mais pas de bébés, d’enfants ni même d’adolescents.

Une voix derrière eux les coupa dans leurs observations :

- Ah, vous êtes réveillés ? Parfait ! On vous attendait pour commencer.

- Mais,…que se passe t’il ici ? Où sommes-nous ? Pourquoi nous avoir capturés et rendus petits comme vous ? Pourquoi avez-vous volé mon télescope ? Où est notre chien Eclair ? Et nos parents ? Qui…

- Oh là, doucement ! Je vais tout vous expliquer mes enfants ! D’abord bienvenue chez nous, dans notre pays souterrain, le monde des lutins !

- Pourquoi est-ce que vous nous avez endormis ?

- Notre monde doit rester secret, les humains ne doivent pas savoir comment nous trouver.

- Pourquoi on est tout petit ? On ne sera plus jamais comme avant ?

- Il ne faut pas être grand pour vivre ici, tout est à notre taille, vous auriez tout cassé avec vos grands pieds ! Vous récupèrerez votre taille normale quand vous retrouverez vos parents, là-haut, dehors !

- Et mon télescope ?

- On en a besoin ! c’est indispensable, c’est pour ça qu’on vous a invité.

- Invité ? Kidnappé oui, et volé en plus !

- Je n’avais pas pensé à votre chien…Je ne pouvais pas imaginer qu’Eclair allait me suivre et vous amener jusqu’à nous. Vous nous avez vus, notre devoir était de vous inviter chez nous.

- Et pourquoi le télescope de mon frère est-il si important ?

- On a un problème ici…très grave…Notre arbre à enfants est malade, il ne donne plus de fruits, donc plus de bébés lutins depuis des dizaines d’années. On va essayer de lui redonner vie car notre peuple vieillit, nous sommes en voie de disparition… Votre télescope va nous permettre d’envoyer notre magie à l’arbre aux enfants et ainsi lui redonner sa force.

- Quoi ? Je ne comprends rien !

- Les bébés lutins viennent des fruits de cet arbre, chaque couple de lutins qui recueille un de ces fruits le fait mûrir chez eux et un bébé lutin en sort !... Mais vite, tout le monde est impatient, il ne faut plus tarder, venez suivez-moi !

Manon et Mathis suivirent le Leprechaum dans de petites ruelles en pente et arrivèrent vers le centre de la place. Une fois près de l’arbre sans feuille, il prit son sac de poudre magique et en vida sur le télescope. Il prononça une formule encore plus étrange que celle pour faire apparaître le chaudron en or et les rails de chocolat. Le télescope se mit alors à s’élever et à briller d’une lumière éblouissante. Aussitôt tous les canons tirèrent des milliers de ballons qui éclatèrent en hauteur, libérant une pluie de poudre magique sur toute la foule. Au contact de cette poussière, des rayons d’arc-en-ciel se formèrent au-dessus de chaque lutin et entraient dans la lunette du télescope. Tous les pouvoirs des lutins passaient dans le télescope et grâce à ses loupes à l‘intérieur, il multipliait la force de ces énergies directement sur le tronc de l‘arbre. Des bourgeons commençaient à pointer sur chacune des branches, branchettes et brindilles, prêts à exploser. La vie revenait dans ce vieux tronc millénaire.

Les arcs en ciel s’éteignirent progressivement. Alors, comme pour faire venir encore plus vite les fruits-bébés, les canons tiraient leurs coussins moelleux, leurs ballons colorés, les tanks projetaient des fleurs de toutes les couleurs, les fusils envoyaient des bonbons de toutes les formes et à tous les goûts et les mitraillettes inondaient la grotte de confettis. Tous se mirent à danser, à chanter, à s’embrasser.

C’était la fête, la plus grande fête que les lutins avaient connue, tout allait mieux, le Leprechaum n’était plus en voie d’extinction, des bébés lutins en pyjama vert allaient bientôt faire entendre leurs rires et leurs pleurs dans toutes les maisons rondes du pays.

Soudain Mathis entendit aboyer Eclair…

 

 

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