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chapitre 1

 

Dimanche 19 mars, 19h30

- Tu m’as donné tout ton linge sale ?
- Je n’avais pas envie que tu te fatigues alors j’ai tout mis à la poubelle.... Mais non, je déconne, j’adore le Bacon... répondit Victoria en riant
- C’est pas malin, je voulais laver le linge chez le voisin “poil de lapin !” renchérit sa mère amusée. Trêve de plaisanterie, tu t’es bien amusée chez ton père ?
- Comme d’hab, génial !
- Allez va te doucher, je vous prépare des pâtes et tu iras au lit tôt ce soir ; il y a de l’école demain ; explique la maman à sa fille.

Lundi 20 mars 1h00 du matin

La situation était intenable, elle n’arrêtait pas d’y penser. La femme savait qu’elle devait agir dès son réveil, avant l’ouverture, sinon elle risquait d’être démasquée.

Pourtant tout s’était bien déroulé. Elle avait d’abord réussit à prendre la place de la femme de ménage en la suivant au supermarché : un croche-pied dans l’escalier avait suffi à s’en débarrasser. Et puis elle s’était déguisée en brune, avait mis une pastille verte, avait réussi à interviewer le directeur, d’ailleurs très sensible à ses charmes... Elle avait réussi à lui faire révéler toutes les informations nécessaires pour réussir son plan. Elle avait même observé cette “Manon” faire le code de désactivation de l’alarme et avait pris des notes sur son carnet. Enfin, le bon gâteau au chocolat bourré de somnifères avait neutralisé les gardiens. Quant à son solitaire, il avait fait le reste...

Mais cette “Manon Du...” quelque chose, elle aurait du être plus attentive à son nom de famille, elle devait se douter de quelque chose. Avait-elle réussi à lire les quelques lignes griffonnée sur le calepin ? Cette Manon devait forcément se poser des questions... Elle allait parler.

Enfin arrivée dans son appartement, en plein cœur de Montréal, elle posa délicatement les ossements sur le tapis. La femme se regarda dans le miroir du salon, mi satisfaite, mi énervée. On y voyait une belle femme rousse de 22 ans. Mais elle cachait sa différence : ses yeux vairons. Elle couvrait son œil vert d’une pastille de couleur bleue. Elle avait commencé à le cacher à l’âge de 14 ans car ses amis la trouvait trop étrange ; ils n’arrivaient pas à la regarder en face, un peu comme si elle louchait.

Elle déplaça le tableau, puis ouvrit un coffre creusé dans le mur et y cacha les restes du vélociraptor. Puis, exténué, la femme se laissa tomber sur le lit. Elle continuait de repenser à la veille... Sa décision était prise : Manon devait disparaître. Et maintenant dormir, mais pas trop.

Lundi 20 mars, 8h35  :

Dès le lendemain, dans la cours du collège « Alfred BIGE », Victoria était fière de porter son nouveau pull ramené de PARIS. C’est son père qui lui avait offert, une grande marque parisienne de toutes les couleurs. Ses parents étaient divorcés et elle allait voir son père à chaque vacances ; elle aimait prendre l’avion, c’était le signe d’un parent retrouvé.

Victoria que ses amis appelaient « Vic », avait 12 ans, ses cheveux étaient longs, blonds et bouclés ; elle avait les yeux bleu-lagon et adorait l’Histoire. Ses aller-retours entre PARIS et MONTREAL l’avait rendu très indépendante pour son âge. Aujourd’hui était une journée spéciale pour elle, une sortie organisée au Muséum d’histoire naturelle de MONTREAL.

Elle retrouva ses amis : Cathy, Johanie et Alexandre. C’était une bande de copains, ils avaient grandi dans le même quartier et se suivaient à l’école depuis le primaire.

Johanie était plutôt petite, rousse et couverte de tâches de rousseur. Ses petites lunettes rondes lui donnaient l’air d’être une intellectuelle. Son père avocat, voyageait dans le monde entier et Johanie restait souvent seule en compagnie de sa gouvernante et de son chauffeur.

Alexandre que l’on surnommé « Alex », était le seul garçon de la bande. Ses yeux couleur de cendre semblait transpercer les gens quand il les regardait, comme un aigle. Ses cheveux noirs et courts attiraient les filles ; il était grand pour son âge. Il était geek et ne sortait jamais de chez lui sans sa tablette tactile. Quant à Cathy, c’était une jeune fille brune, fine et grande. Son père détective privé lui avait donné le goût de l’aventure.

Le bus qui devait les emmener au Muséum arriva devant le collège. Cette sortie organisée par son professeur de SVT avait pour but d’étudier la période Jurassique et l’histoire des dinosaures. Une fois dans le bus, Victoria s’assit à côté de sa meilleure amie Cathy.

Emma, une autre élève de la classe assise derrière elle lui annonça ironiquement :

« - Ton pull, tu l’a trouvé dans une poubelle ? »

Vic n’eut pas envie de répondre ; elle tourna la tête et le bus démarra.

Dimanche 19 mars, 18h00  :

Le musée de MONTREAL venait de fermer ses portes. Les derniers visiteurs étaient sortis, Manon DUBOUCHON rangea précautionneusement les « vestiges du passé » dans leur vitrine respective. Elle retourna à son bureau pour une petite heure et demie afin de conclure un dossier urgent. Elle retourna dans la salle principale et tapa le code qui activait l’alarme du musée, puis sortit.

Elle croisa sur les marches du perron une belle jeune femme blonde aux yeux bleus qui entrait dans le musée : c’était la remplaçante de Madame MOCHU qui entretenait les locaux depuis 15 ans : elle s’était cassé la jambe. Cette gentille dame avait toujours eu une attention particulière pour l’archéologue. Quand celle-ci travaillait tard, la vieille dame lui apportait souvent des petits plats « maison ». Elle savait que Manon cramait tous ses plats et carbonisait ses soupes... Bref, qu’elle détestait cuisiner.

Lorsque Mlle DUBOUCHON croisa la « remplaçante », elle la trouva encore une fois trop sophistiquée : c’était une belle blonde aux yeux d’amoureux. Ses talons aiguille devaient beaucoup la gêner quand elle nettoyait... Et pourtant elle l’avait croisée partout dans le musée ; mais ce qui l’avait beaucoup intriguée c’était qu’elle l’avait vu prendre des notes dans une des salles d’os des dinosaures...

Elle était allée la voir, curieuse de cette attitude mais aussi pour comprendre ce que faisait cette jeune femme qui était censée faire le ménage, point à la ligne.

« - Bonjour mademoiselle, je m’appelle Manon et je travaille ici, permettez mon indiscrétion, mais que notez-vous là sur votre calepin ?

- Bonjour Madame, je prends des notes pour bien nettoyer partout, je ne voudrais pas que les visiteurs trouvent le musée sale !

- C’est une très bonne idée ma foi, vous êtes soigneuse ! Alors au revoir Mademoiselle et bon courage. »

La femme de ménage lui tourna le dos, lui rendit son salut de la main puis s’éloigna.

Ce soir là, elle se contenta d’un petit signe de tête pour la saluer, trop pressée de rentrer chez elle pour profiter d’une bonne douche. Manon DUBOUCHON avait 32 ans, elle était une archéologue sérieuse et méticuleuse qui étudiait tout particulièrement les os de Vélociraptor. Cette jeune femme petite et forte était passionnée par son travail de recherche. Elle pris une douche et se prépara un plateau repas afin de relire ses dernières notes encore un peu troublée par cette nouvelle rencontre avec la remplaçante de la femme de ménage, une femme étrange...

 

Lundi 20 mars, 8h45 

Cathy souffla dans l’oreille de Vic :

« - Ne t’inquiète pas, cette fille est une ordure, voilà pourquoi elle parle de poubelle !

- Tu as toujours les mots pour me remonter le moral, répondit Vic véxée.

- Les os de dinosaures vont te remonter le moral.

- Tu as raison ! »

Le bus arriva devant le musée mais mit un long moment avant de se garer ; une foule de policiers avaient déroulé un cordon de sécurité autour du perron du musée d’histoire naturelle.

Les flashs des journalistes et les gyrophares des voitures de police donnaient l’impression d’une boîte de nuit en pleine journée, même si le soleil venait de se lever depuis peu.

Il y avait du monde partout et les enfants eurent un moment d’inquiétude, tous les visages étaient collés aux vitres du car.

Cathy s’écria soudain :

« -Oh regardez il y a mon père ! »

 

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