Je me précipite vers Enzo pour lui montrer l’article de journal qui parle de nous. Il n’est pas très vieux. Notre monde nous manque mais je n’ai pas envie de partir. Je me suis fait des amis ici : Kneeke, la cuisinière, Vanouk la chasseresse, Satika qui prépare si bien les peaux avec moi…

Enzo va mieux grâce à la potion fabriquée à partir de la fleur qu’avait arrachée Billy, mais il faut qu’il reste une journée sans bouger. On a le temps de réfléchir. Comment ce journal est arrivé à l’époque préhistorique ? C’est Chitana qui nous donne l’information. C’est le drôle d’oiseau de Billy qui l’a laissé tomber. Nous décidons d’aller voir Billy. Chitana n’a pas l’air d’accord mais nous voulons savoir d’où vient le journal.

Dès que nous avons traversé le rideau d’eau de la cascade, nous appelons :

"Billy ! Billy !

- Qu’est-ce que vous voulez ? Répond-il méfiant.

- Comment ton oiseau a-t-il trouvé l’article de journal qui parle de nous ?"

A ce moment, Billy éclate de rire.

"Mon drôle d’oiseau, c’est mon cerf-volant. Je l’ai fabriqué en papier journal la semaine dernière. Quand j’ai voulu l’essayer dans le parc de ma cité, je suis tombé dans un trou et j’ai été aspiré jusqu’ici.

- Alors, toi aussi tu viens du futur ? s’exclame Enzo.

- Eh oui ! Il y a une semaine, je regardais la télé dans ma chambre et maintenant, je me fais chasser par les hommes de votre tribu.

- Tu sais retrouver le chemin pour rentrer dans notre monde ?

- Bien sur ! Si je me suis réfugié ici, c’est parce que, justement, c’est le chemin du retour. Le passage est bien caché derrière cette cascade.

En s’enfonçant très loin, dans le noir, la grotte se ressert de plus en plus. Il faut ramper pour continuer à avancer. On arrive à un passage tellement étroit qu’on a l’impression que notre corps est coincé. Soudain, nous sommes aspirés tous les trois … et nous nous retrouvons dans le parc de la cité.

Quand on sonne à la porte de la maison, c’est maman qui viens nous ouvrir. Elle est en larmes.

"Comme je suis heureuse que vous soyez revenus !"