Et Girafe, attristée, se mit en route dans les couloirs des ombres et des brumes, ne sachant pas comment venir en aide à son amie.

Pendant ce temps, Fourmi explorait les entrailles du tamanoir.

"Ha ! Beurk ! murmura-t-elle en grimaçant, ces intestins sont absolument dégoûtants. Mais ... on dirait bien que je ne suis pas seule !"

Et elle tendit l’oreille.

"Houhou ! Il y a quelqu’un ici ? dit-elle apeurée.

- Oui, répondit une toute petite voix."

Un ver luisant et une coccinelle sortirent de derrière le tube digestif, ravis d’accueillir une nouvelle compagne. Ils la questionnèrent et Fourmi raconta son aventure :

"Je cherchais ma copine Girafe, prisonnière du labyrinthe de Keiba la Prêtresse-Cyclone, quand tout à coup je vis les yeux du tamanoir briller dans le noir. Au même moment, je reconnus le long cou sans tache de mon amie et me précipitai vers elle. Nous étions si heureuses de nous retrouver que nous avons oublié que le tamanoir m’avalerait à la première occasion.

- Mais comment sortir de là ? se lamenta la coccinelle.

- Aucune idée, répondit le ver luisant, inquiet.

- Si ! Si ! Moi, j’en ai une, se vanta Fourmi en lançant le dernier dé magique qui tomba sur 2.

Deux poivrières apparurent aussitôt devant les insectes ébahis qui les transportèrent vers la gorge de l’animal. Fourmi décapsula la première et répandit du poivre autour d’elle. Le tamanoir faillit éternuer, mais il se retint au dernier moment.

Déçus, les trois prisonniers mirent au point une nouvelle stratégie. Le ver luisant grimpa sur les épaules de Fourmi et secoua la deuxième poivrière au-dessus de sa tête pendant que la coccinelle dispersait le poivre en voletant dans les narines du tamanoir.

L’animal éternua si fort qu’il en tomba à la renverse. Quant aux insectes, ils furent expulsés si violemment qu’ils atterrirent au pied de Girafe. Pas le temps de se réjouir car la vilaine bête se relevait déjà.

Les quatre amis s’enfuirent à toutes jambes. A bout de souffle, ils s’arrêtèrent devant une grotte, entrèrent et se firent surprendre par la Prêtresse-Cyclone. Pendant l’attaque, elle tomba dans un de ses propres pièges : le grand trou d’eau. Prise de panique, elle appela au secours.

Girafe eut pitié d’elle et lui lança la corde nouée. Pour la remercier, Keiba lui rendit toutes ses taches. Elle promit aussi de ne plus jamais déclencher de cyclone, répara l’île de Madagascar et reconduisit les aventuriers à l’entrée de son royaume où le monstre géant n’en crut ni ses yeux ni ses oreilles.

Pour célébrer leur victoire, Girafe et Fourmi organisèrent un banquet géant au bord de la mer où accostèrent les nombreux bateaux rapatriant les rescapés qui s’étaient réfugiés sur les îles avoisinantes pendant le terrible cyclone Keiba.